La première révolution industrielle

Planche 10 - Fonderie de canons à Douai, vers 1770

C'est au milieu du XVIIème siècle qu'est introduite en France la fabrication des canons en bronze, jusque-là plus ou moins monopolisée par la Suède et les Pays-Bas. La fonderie de Douai fut créée à cette époque et produisait, vers 1670, 144 canons de faible calibre et 96 canons de batterie par an. Les techniques de fabrication n'ont guère varié au cours du siècle suivant et sont encore représentatives d'une industrie de type traditionnel.
Au centre, devant un groupe de visiteurs officiels, le commissaire chargé de la direction de l'établissement libère, à l'aide d'une longue barre, une coulée de bronze qui s'écoule dans des moules en-foncés dans le sol. A droite, des ouvriers retirent du four des scories. Au premier plan, d'autres ouvriers effectuent diverses opérations : sciage des canons, alésage des pièces. A gauche, perché sur une sorte d'estrade, un ouvrier polit l'intérieur d'une pièce. On remarque les palans et les instruments de levage nécessaires pour le transport de pièces aussi lourdes.
Si l'atelier est vaste, élevé et bien éclairé, il n'existe aucune machine, au sens moderne : le travail s'accomplit avec des techniques très simples, qui nécessitent de la dextérité, et le nombre des ouvriers est élevé. Contraste entre le costume des visiteurs et la tenue très simple des travailleurs. La fabrication industrielle des canons est lancée, vers le milieu du XIXème siècle seulement, par Krupp à Essen, et l'acier remplace alors le bronze. Mais l'artillerie française est demeurée fidèle aux canons traditionnels jusqu'après la défaite de 1870. A ce moment, à la demande de Thiers, la maison Schneider renouvela complètement les techniques de l'artillerie.
Tableau signé du peintre flamand Heinsius, vers 1770.
Collection M. de Castex.
Photo Ellébé - Documentation Française

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